Une exposition de Flavien Théry & Fred Murie
Collaboration scientifique : Julien Fade
Création musicale : Thomas Poli
Le rayon extraordinaire propose une approche sensible d’une réalité d’ordinaire imperceptible à l’œil humain : la polarisation de la lumière, autrement dit : la trajectoire de vibration des ondes qui la composent. À travers une vingtaine d’œuvres, associant principes optiques et technologies numériques, cette exposition invite à explorer cette dimension cachée, révélant une porosité entre les mondes réel et virtuel, naturel et artificiel.
Ce projet est né de la collaboration du duo d’artistes Flavien Théry & Fred Murie avec le chercheur Julien Fade, dans le cadre d’une résidence Art & Science au sein de l’Institut Foton (Université Rennes 1 / CNRS). La bande originale composée par le musicien Thomas Poli, diffusée au sein de l’exposition, contribue à installer un climat propice à l’immersion dans une vision poétique du monde qui nous entoure.
Le large public qu’elle a su toucher durant sa présentation aux Champs Libres, de novembre 2022 à mars 2023, témoigne de l’équilibre trouvé entre une démarche artistique exigeante et une proposition accessible au plus grand nombre.
Initialement conçue pour un espace de 400 m2, l’exposition peut cependant s’adapter à des contextes différents tout en conservant sa cohérence. Le projet peut par ailleurs se prolonger au travers d’un concert de Thomas Poli, accompagné possiblement d’une performance vidéo de Flavien Théry & Fred Murie.
Liens utiles
- Dossier de présentation (Canva) →
- Fiches techniques des œuvres (PDF)
- Texte scientifique de Julien Fade (PDF)
- Texte artistique de Philippe Dorval (PDF)
Au-delà de notre perception
Si le reflet du paysage à la surface de l’eau constitue la plus commune et la plus ancienne fabrique d’images dont l’être humain ait pu faire l’expérience, c’est aussi la source la plus répandue de lumière polarisée. De même, nous ignorons généralement que le bleu du ciel, les irisations sur les ailes de certains oiseaux ou encore l’affichage des écrans à cristaux liquides, constituent diverses manifestations de ce phénomène physique.
Mais c’est le dédoublement d’une image observée au travers d’un Spath d’Islande — un cristal de calcite — qui a mené à la découverte de la polarisation au début du XIXe siècle. Les physiciens ont alors décrit ce « phénomène merveilleux et insolite », comme résultant des trajectoires d’un rayon ordinaire, qui suit les lois normales de la réfraction, et d’un rayon extraordinaire, qui s’y soustrait. Et c’est bien cet émerveillement originel que ce projet vise à retrouver en proposant au public de faire l’expérience directe de dispositifs qui se basent sur des principes scientifiques pour déployer un univers poétique.
La pièce intitulée Le rayon extraordinaire, mettant en mouvement un cristal traversé par un rayon laser, introduit le visiteur dans un parcours qui fait dialoguer des techniques traditionnelles et des médias numériques, des propositions contemplatives et des expériences immersives.
Ainsi, une sculpture inspirée d’un modèle mathématique évoquant un œil, une série de dessins au fusain approchant la face obscure du cristal, des sculptures optico-numériques déployant des formes abstraites basées sur des phénomènes optiques, des pierres d’obsidienne divisant la lumière blanche en teintes changeantes, un océan virtuel se révélant par réflexion sur une surface noire, des paysages apparaissant par élévation de clichés photographiques, le langage secret d’une seiche se donnant à voir au travers d’une tapisserie et d’une installation vidéo, la confrontation d’animaux naturalisés et d’anciens instruments scientifiques mis en scène dans des vidéos-projections stéréoscopiques, se présentent comme autant de fenêtres ouvertes sur un imaginaire qui nous porte au-delà de ce que nous croyons connaître du réel.
Nos sens ne nous donnent en effet accès qu’à une infime part de la réalité. Les sciences, tout comme les arts, n’ont de cesse de dépasser cet environnement tangible et observable. L’exposition Le rayon extraordinaire entend ainsi s’aventurer au-delà de notre perception pour nous dévoiler un monde qui suscite l’émerveillement et impose le respect
Production : Champs Libres, Rennes Métropole, Spéculaire, Université Rennes 1.
Partenaires : Institut Foton (Université Rennes 1/INSA/CNRS), Service culturel de l’Université Rennes 1, Hôtel Pasteur, INSA de Rennes, Section Arts Plastiques du département des Humanités de l’INSA, Station Marine de Concarneau (MNHN), Project Lab / Pôle de Mécanique et de Technologie de l’Université Rennes 1, Institut des Sciences Chimiques de Rennes, Édulab de l’Université Rennes 2, Les films de l’autre côté, Impersonal Freedom.
Équipe des Champs Libres : Direction artistique : Yves-Marie Guivarch | Coordination générale du projet : Kellye De Vasconcelos | Coordination technique : Candice Rogers | Montage technique : Maël Barbier, Adrien Beaumont, Frédéric Berthon, Alexandre Bertin, Mickaël Cervi, Olivier Le Du, Benjamin Ropert, Arthur Scatton, Annie Tanguy | Graphisme : Stéphane Dumas.
Remerciements : Ghizlane Afif, Mehdi Alouini, Nadia Améziane, Jade Bechtel, Cécile Bellanger, Pascal Besnard, Franck Beyer, François Bondu, Steve Bouhier, Dominique Briand, Lise Buisson, Sébastien Cadiou, Guillaume Calvez, Anthony Carré, Anne-Sophie Darmaillacq, Gwenola Drillet, M’Hamed Drissi, Philippe Dorval, Philippe Echard, Ludovic Frein, Philippe Gall, Stéphane Guiral, Yves-Marie Guivarch, Cyril Hamel, Cécile Hölzner-Jacques, Guillaume Julien, François-Xavier Jullien, Patrice Leguesdron, Marie-Aude Lefeuvre, Marion Lemaire, Pierre-Arnaud Lime, Mathieu Maupilé, Yann Molard, Sylvain Pernon, Julie Priser, Gaëlle Richard, Arno Schubert, Benoit Vandame, Tony Vanpoucke.