En faisant tourner suffisamment vite ses quartiers peints selon les « sept » couleurs, le Disque de Newton nous offre une vision synthétique du blanc, ce qu’évoque ma proposition, bien qu’elle mette finalement en jeu un processus inverse, tout en empruntant aux disques de Fechner et de Benham, qui faisaient naître de subtiles sensations colorées par le mouvement d’un motif noir sur fond blanc.
Notre œil étant incapable de percevoir le clignotement très rapide de ses composantes rouges, vertes, et bleues, la lumière émise par le dispositif est perçue comme blanche. La fréquence de ces flashs stroboscopiques est accordée à la vitesse de révolution du disque mi-noir, mi-transparent, de sorte qu’un cercle chromatique complet nous apparaît, déployant le spectre de la lumière visible, telle une diffraction obtenue par l’intermédiaire d’un prisme.
Pourtant ces nuances n’ont pas plus d’existence objective que le blanc lumineux que nous percevons. Ces impressions résident à l’intérieur de nos cerveaux, tandis que la réalité physique se résume à une succession régulière d’éclairs rouges, verts, et bleus, nettement séparés dans le temps…